Lu cette semaine dans Le Point :
Quand on lui parle de démoustification, Mylène Weill, spécialiste de la résistance des moustiques aux insecticides à l'Isem (Institut des sciences de l'évolution de Montpellier), prend la mouche. Cela n'a pas manqué avec la décision du conseil général des Bouches-du-Rhône de tester un insecticide prétenduement biologique en Camargue.
« Le Bti est la seule molécule efficace qui nous reste. Si on l'utilise maintenant, elle va créer des souches de moustiques résistantes. Mieux vaut la garder précieusement pour l'utiliser en cas de risque sérieux de transmission de maladies dangereuses pour l'homme ! » s'exclame-t-elle. Or, aux dernières nouvelles, les moustiques camarguais ne transportent encore ni la malaria, ni le chikungunya. Bien que cela puisse rapidement venir, avec le réchauffement climatique.
Bref, galvauder la dernière molécule réellement active uniquement pour assurer le confort des touristes et le revenu des commerçants est une vraie bêtise. Pis, une faute.
D'autant que l'invasion de moustiques l'an dernier, qui sert de prétexte à l'EID (Entente interdépartementale pour la démoustification), reste un phénomène exceptionnel, peu susceptible de se reproduire cette année et même prochainement. Au lieu de gaspiller 4 millions d'euros pour cette opération nuisible, le département et la région PACA feraient mieux de financer le développement et la commercialisation de nouvelles molécules actives... "
Piqure de rappel : les moustiques présents en Camargue sont de type Aedes caspus, et ne véhiculent aucune maladie. Le virus du chikungunya, par exemple, est transmis par une autre espèce, l'Aedes albopictus, qu'on ne rencontre en France métropolitaine que sur la Côte d'Azur, et seulement à titre inoffensif.
Enfin de l'écologie qui se met au niveau de... l'écologie.
Tout simplement, loin des soit disant "Verts" et leur scketch politique.
Bravo cher Vincent,et que ça continue.
Rédigé par : Franck | 17 juin 2006 à 14:18