Créée il y a déjà un an pour se pencher sur tous les dossiers liés à l'aménagement durable de notre territoire, l'association Avenir 13 n'imaginait pas consacrer quasi tout son temps à la gestion des déchets... mais l'actualité et la complexité du dossier nous a amené à l'étudier de fond en comble.
Dans un premier temps, nous avons compilé une foule de documents pour retracer un historique qui a révélé des enjeux et manoeuvres politiques à la fois surprenantes et scandaleuses. Dans notre synthèse J'accuse... ! Lettre aux citoyens de Fos-sur-Mer et des environs, nous avons ainsi mis en évidence la responsabilité de Bernard Granié et Jean-Noël Guérini dans la réalisation à Fos-sur-Mer du retraitement des déchets de Marseille. Plus grave : ces deux personnalités politiques de premier plan, qui refusent aujourd'hui l'incinération, sont aussi les seuls politiques locaux à l'avoir voulue. Pour les détails, nous renvoyons à la lecture des billets précédents.
Aujourd'hui, nous en arrivons à l'étude comparée des différentes méthodes d'élimination des déchets. Plus précisément, nous voulons savoir précisément quels sont les avantages et les inconvénients de chaque méthode. Au-delà des caricatures colportées par des élus locaux en mal de notoriété, nous prenons en charge une étude comparative afin d'offrir à tous les citoyens des éléments de réflexion, pour ne plus subir les diktats politiciens.
Parmi les documents les plus frappants que nous avons collectés, il en est un qu'il nous semble indispensable de faire connaître : le bilan comparé de la production de dioxines, d'une part selon le plan départemental d'élimination des déchets prôné par le président du Conseil général Jean-Noël Guérini, et d'autre part selon le projet de Marseille-Provence-Métropôle.
Le document suivant a été élaboré à partir des données de l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (INERIS), et permet de constater que le recours massif à la méthanisation-compostage est très très loin d'être la panacée environnementale que certains prétendent.
Nous remarquons immédiatement que le compostage est un point noir du Plan départemental d'élimination des déchets de Guérini, et notamment en raison de la qualité du compost, lui-même dépendant de la méthode de tri. Dans le Plan MPM, seuls les fermentescibles les plus valorisables sont envoyés en compost, d'où une production de dioxines moindre. Dans le Plan Guérini, un tri moins exigeant augmente le taux de dioxines produites par compostage.
Pour 100 000 tonnes de déchets traités, on constate que le Plan MPM produit très légèrement moins de dioxines que le Plan Guérini : compost et biogaz produisent des dioxines... que nous avait bien cachées monsieur Guérini.
Deuxième point noir du Plan Guérini : le recours massif à l'enfouissement. Alors que l'incinération réduit de 90% le volume des déchets, la méthanisation et le compostage produisent des stocks imposants de déchets non ultimes, qu'il est théoriquement interdit d'enfouir. Malgré cela, c'est la solution que préconise le Conseil général. Qui se heurte évidemment à l'hostilité de tous les maires des Bouches-du-Rhône.
Depuis que Jean-Noël Guérini (qui lorgne vers la mairie de Marseille) s'est rendu compte que les Marseillais étaient favorables à l'implantation à Fos-sur-Mer de l'incinérateur, les Fosséens s'étonnent de ne plus le voir défendre son Plan départemental avec la même énergie qu'auparavant... Serait-il prêt à abandonner les Fosséens... pour mieux séduire les Phocéens ?
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